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6e édition du colloque Femmes de lettres « La grande noirceur à l’épreuve du genre : écrivaines, œuvres et trajectoires de femmes dans les années 1950 »
6 juin 2024 - 7 juin 2024
Description
Le colloque interuniversitaire Femmes de lettres se veut une vitrine de la recherche actuelle sur des corpus théoriques, artistiques et médiatiques réalisés par des femmes et personnes issues de la diversité de genre. En mettant en valeur des démarches de créatrices et d’intellectuelles célébrées ou méconnues, l’événement s’inscrit dans une volonté de participer à l’élaboration d’une mémoire commune renouvelée. Soutenu par le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (CRILCQ) et affilié au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval, il s’ouvre tant aux recherches en études littéraires, en arts de la scène et de l’écran, qu’aux autres domaines culturels. L’événement vise donc à souligner le caractère composite des pratiques aux féminins.
Pour sa sixième édition, Femmes de lettres, en partenariat avec l’équipe de recherche « La vie littéraire au Québec », souhaite explorer la production littéraire des femmes des années 1950 et les enjeux de mémoire qu’elle soulève. Cette décennie apparaît comme un moment charnière dans l’histoire littéraire des femmes, dont ni la critique littéraire ni la critique féministe n’a encore pris la pleine mesure par la saisie globale de phénomènes qui ont jusqu’ici ont fait l’objet d’études sectorielles ou ont été carrément négligés. Coincé entre les œuvres à succès Bonheur d’occasion et Le Survenant et les œuvres par lesquelles s’amorce la révolution féministe (Boisclair, 2004), le corpus féminin des années 1950 peine à sortir de l’ombre et à être interprété pour lui-même. Or, ce « déficit mémoriel » (Ripa, 2018) contraste avec le caractère faste de la production. À titre d’exemples, rappelons que c’est pendant cette période que des écrivaines inscrivent leurs œuvres dans la durée (G. Roy, A. Hébert, A. Choquette), alors que d’autres y amorcent des carrières qui seront fécondes (M.-C Blais, S. Bussières, F. Loranger, C. Martin,). Du côté de la critique, Jeanne Lapointe établit « les conditions d’exercice d’un enseignement universitaire de la littérature et les critères d’une pratique de recherche alors originale » (Robert, 1989) et contribue à l’émergence d’une critique littéraire moderne au Québec, ouvrant ainsi la voie à d’autres femmes.
Ainsi, cette édition du colloque Femmes de lettres cherche à mettre la « Grande Noirceur » à l’épreuve du genre afin de restituer la mémoire de cette décennie dans l’histoire littéraire, mais aussi de saisir comment les écrivaines ont négocié, dans leur positionnement social et le façonnement d’imaginaire et de contre-imaginaire, avec les contraintes politiques du duplessisme.
JEUDI 6 JUIN 2024
12h
Accueil des participant·es et dîner
Présidence : Jonathan Livernois (Université Laval)
13h30
Sophie Imbeault (historienne/éditrice chez Boréal)
Conférence d'ouverture « Madame l’auteur : écrire au temps du duplessisme »
14h30
Pause
14h45 – La télévision et les femmes
Présidence : Chantal Savoie (UQAM)
Lucie Robert (UQAM)
« Radio-Canada, mai 1959 : le scandale de La plus belle de céans de Charlotte Savary »
Étienne Robidoux (UQAM)
« Françoise Loranger et l’écriture télévisuelle durant la décennie 1950 »
VENDREDI 7 JUIN 2024
9h
Accueil des participant·es
9h15 – (Re)lectures de la poésie des femmes
Présidence : François Dumont (Université Laval)
Luc Bonenfant (UQAM)
« Comme un vertige, en oblique : le mot en ‘l’, Anne Hébert et les années 50 »
Karim Larose (Université de Montréal)
« “Si vous m’aviez lue”. Rina Lasnier à Radio-Canada, poétique et identité médiatique »
10h15
Pause
10h35 – Femmes et instances de légitimation
Présidence : Andrée Mercier (Université Laval)
Alex Noël (Université de Montréal)
« La belle bête “provinciale” : retour sur l’affaire Marie-Claire Blais »
Victor Caron-Veilleux (UQAM)
« “Il faut souhaiter que nos femmes de lettres qui ont déjà un ou des romans à leur actif entrent dans le jeu” : le Prix Laure-Conan ou la légitimation au féminin »
11h35
Dîner
13h15 – La critique féminine à l’université et dans la presse
Présidence : Claudia Raby (Université Laval, Cégep de Lévis)
Émilie Bauduin (UQAM)
« Les étudiantes de cycles supérieurs en Lettres dans les années 1950. Qui sont-elles, sur quoi travaillaient-elles et que sont-elles devenues ? »
Michel Lacroix (UQAM)
« “Le difficile métier de femme-écrivain” : la critique de Lisette Morin au Progrès du golfe »
Karine Cellard (Cégep de l'Outaouais)
« La critique littéraire au féminin dans les médias québécois des années 1950 »